Caricaturiste, auteur de bandes dessinées, peintre, illustrateur, Feng Zikai (1898-1975) est considéré comme l'inventeur d'un genre artistique nouveau, le manhua, néologisme chinois emprunté au japonais (manga) dans les années 1920. Il demeure profondément attaché à l'héritage de l'encre et du pinceau du lettré. Grand amateur de poésie, il élabore une caricature au style sobre et naïf, empreinte de lyrisme et d'humour, inspirée de modèles occidentaux et japonais et à laquelle il confère une identité chinoise.
La décennie dite « de Nankin » (1928-1937) apparaît comme une bouffée d'oxygène dans l'histoire tourmentée de la Chine du XXe siècle. La presse illustrée participe du projet de modernisation de l'époque, comme en témoignent les revues Shanghai Sketch (1928-1930) et Modern Sketch (1934-1937). Caractérisées par un foisonnement visuel et un éclectisme artistique remarquables, celles-ci accordent une place prépondérante à la caricature, qui tend un miroir légèrement déformant à leur lectorat - la classe moyenne urbaine - et épinglent un mode de vie tourné vers le plaisir et l'argent, laissant entrevoir de nombreuses facettes de la réalité shanghaïenne : essor du capitalisme et de la consommation, culte du sport, présence étrangère, prostitution, révélant un îlot de prospérité au milieu de la misère sociale. C'est une vision kaléidoscopique de Shanghai, lieu d'enchantement et de perdition, qui se déploie sous nos yeux, sur fond de tension sino-japonaise et de montée du fascisme.
Un Allemand percevra-t-il toutes les subtilités d'un dessin d'humour chinoisÂ? Voici, pour tenter de répondre à cette question, une exploration de la caricature en Asie orientale (Chine, Taïwan, Corée, Japon, Vietnam, etc.) à travers le temps et l'espace. Un ouvrage qui fait également une place aux effets de miroir entre l'image de l'Asie dans la caricature occidentale et inversement, envisageant ainsi la notion de caricature selon une perspective à la fois large et décentrée, tout en s'interrogeant sur les spécificités de cet art en Asie orientale.
Ce numéro vise à mettre au jour l'existence et les modalités d'une satire visuelle en Asie de l'Est, hier et aujourd'hui, à travers les dimensions satirique, comique, parodique, ironique ou encore critique de l'image.
La caricature peut se définir comme une oeuvre graphique qui, par l'amplification, le décalage ou encore le détournement, transgresse les codes figuratifs et esthétiques habituels d'une aire culturelle donnée. Ce numéro d'Extrême-Orient, Extrême-Occident vise à mettre au jour l'existence et les modalités d'une satire visuelle en Asie de l'Est, hier et aujourd'hui, à travers les dimensions satirique, comique, parodique, ironique ou encore critique de l'image. Il s'agit d'étudier les emprunts, les réappropriations, les adaptations et circulations au sein d'une approche transculturelle Est/Ouest, mais également intra-asiatique.
Le but de cet ouvrage est d'identifier les types de collectionneurs d'art asiatique - qu'ils soient eux-mêmes asiatiques ou occidentaux - et les politiques muséales, à travers une approche mêlant histoire de l'art, esthétique, anthropologie, sociologie, économie et politique.
Comment une société perçoit-elle l'art d'une autre société ? Et aujourd'hui, comment la mondialisation influence-t-elle cette perception : les frontières ne tentent-elles pas à s'estomper, les différences entre les arts à se dissoudre ?
Enfin, l'ouvrage montre comment la collection est liée au marché de l'art et peut inclure certains enjeux identitaires pour lesquels on est souvent prêt à payer le prix fort. Ainsi, a contrario d'une idée communément admise selon laquelle « l'art n'aurait pas de frontière » ou que la nationalité n'aurait pas d'impact sur les cotes des artistes, les classements de ces derniers sur le long terme placent toujours les pays les plus forts économiquement au sommet du marché de l'art.
Ainsi, la collection nous permet d'entrer dans un imaginaire individuel ou collectif inscrit dans un lieu ou une époque donnés, l'Asie ou l'Occident, hier ou aujourd'hui, révélant la vision que l'on a de soi ou de l'autre.
Démons et fantômes, gui, comptent parmi les figures les plus marquantes de la culture chinoise, et continuent de hanter encore de nos jours la société de la Chine et de ses voisins. Dans le premier volume de notre recueil fantomatique, nous avons essayé de préciser les contours des êtres qui, en Asie orientale, se rapprochent le plus de nos « fantômes » et autres « ghosts », avant de nous tourner vers l'analyse d'oeuvres littéraires du passé qui les font apparaître. Avec ce second volume de Fantômes dans l'Extrême-Orient d'hier et d'aujourd'hui, le lecteur trouvera les articles traitant du problème fantomatique aux époques modernes et contemporaines. Les contributions mettent l'accent sur le phénomène spectral dans la littérature et les arts (roman, cinéma, arts graphiques) s'essayant à définir ce que l'on pourrait qualifier d'esthétique de la fantasmagorie dans l'Extrême-Orient d'hier et d'aujourd'hui.
Démons et fantômes, gui , comptent parmi les figures les plus marquantes de la culture chinoise, et continuent de hanter encore de nos jours la société de la Chine et de ses voisins. En faisant appel aux taxinomies bouddhiques médiévales, aux livres de morale pré-modernes, aux débats philosophiques chinois ou japonais, comme aux oeuvres littéraires ou aux enquêtes de terrain, ce premier volume de Fantômes dans l'Extrême-Orient d'hier et d'aujourd'hui essaye de préciser les contours des êtres qui, en Asie orientale, se rapprochent le plus de nos « fantômes » et autres « ghosts ».