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pierre wat
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Figure incontournable de l'art moderne et acteur marquant de l'abstraction, Hans Hartung (1904-1989) n'a eu de cesse, sa vie durant, de laisser derrière lui des souvenirs de son activité : un « autoportrait » en mots, qu'il publie en 1976, d'autres mots encore, des archives, des oeuvres, entrelacés... Pour mémoire.
Ecrire sur Hans Hartung c'est suivre cet homme à la trace, c'est se confronter à ce legs, conservé aujourd'hui dans le lieu même de sa vie et de sa peinture : la maison qu'il a construite avec sa femme, l'artiste Anna-Eva Bergman, devenue Fondation Hartung-Bergman. Hartung voulait que cet endroit, et ce qu'il contenait, soient dédiés à la recherche.
Cette monographie, née de ce souhait, est la première de cette ampleur. Pierre Wat l'a pensée comme une longue conversation avec le peintre. Confrontant les dires, les archives et les oeuvres, quelque chose de cette vérité de Hartung, celle qu'il voulait qu'on cherche, surgit.
Artiste prolifique, Hartung a laissé une oeuvre immense, dont l'auteur a pu s'imprégner, pas à pas, année après année, parfois heure par heure, des premières aquarelles abstraites de 1922 au dernières toiles peintes à la sulfateuse de jardin, en 1989. Ce choix d'appeler dans chaque oeuvre la mémoire d'un moment, d'un geste, d'une intention, a mis en évidence, au-delà des changements de rythme, de méthode, d'instrument, la continuité profonde qui guide le peintre, dès l'origine.
Le temps de Hartung est spiralé, il avance en prenant en compte le passé, afin d'en produire, sans cesse, la relève. Dans ce jeu entre connaissance et sensation, un artiste incroyablement singulier, loin des clichés « lyriques » qui lui ont longtemps collé à la peau, émerge. Un homme pour qui l'art est à la fois exploration et mémoire, enquête sur soi et captation du monde, infiniment. -
Cette première monographie de Claire Chesnier, présente le travail l'artiste au travers de plus de dix années de peinture, d'encre et de papier. La publication prend place au sein d'un cycle d'expositions de l'artiste courant sur la fin 2024 jusqu'en 2025 et 2026. Les expositions débuteront à la Galerie Ceysson & Bénétière (Paris) puis à la Galerie The Pill (Istanbul puis Paris), à l'Ahah (Paris) et au CCC-OD (Tours). Ce cycle coïncide avec la participation de Claire Chesnier à l'exposition Dans le flou, des années 50 à nos jours, au Musée de l'Orangerie. La structure du livre image un continuum liquide, une recherche continue du regard et du toucher du peintre, instruisant quelque chose de notre accès au visible, de notre adresse au réel.
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En France, qui dit romantisme dit Delacroix, Victor Hugo, le spleen, le goût de la ruine, l'attirance de la nuit, pour la mort. Autant d'images toutes faites, et de clichés. Mais alors qu'est ce que le romantisme ? et tente de montrer que le romantique se construit sur la subversion de l'image néo-classique.
En se concentrant sur l'Allemagne - Caspar David Friedrich, Goethe... - et l'Angleterre - William Blake, John Consatble... -, les deux pays où s'inventent conjointement une nouvelle pratique et une nouvelle théorie de l'art, Pierre Wat en propose une définition opérante.
Le romantisme est un art nouveau pour un monde nouveau. Un art qui détruit la norme classique, et un art sans norme mais éternellement classique. Un art absolu.
C'est à l'histoire esthétique de cette naissance et de son ambition qu'est consacré Naissance de l'art romantique - Peinture et théorie de l'imitation.
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Pérégrinations ; paysages entre nature et histoire
Pierre Wat
- Éditions Hazan
- 8 Novembre 2017
- 9782754108645
Cet ouvrage a reçu 3 prix consécutifs : le Prix de l'Académie ds Beaux-Arts-Prix Bernier 2018, le Prix Vitale et Arnold Blokh 2018 et le Prix Pierre Daix 2018. Le paysage n'existe que dans l'oeil de celui qui le regarde. Il faut donc suivre les pas de l'homme en marche si l'on veut comprendre comment notre rapport au monde et à l'histoire se dessine : par la confrontation de l'individu et de la nature. Car le paysage, c'est la nature éprouvée : nature traversée, nature possédée, nature sublimée, nature terrifiante, nature qui échappe à qui tente de la conquérir. L'artiste qui s'adonne au genre du paysage nous offre bien plus qu'une simple représentation de morceaux de nature. Il se fait archéologue, scrutant comme dans un livre le sol où affleure la mémoire de l'histoire humaine, sous forme de traces.
Ecrire l'histoire du paysage à l'époque contemporaine c'est aussi faire le constat d'une relève : celle qui voit, à partir du début du XIXe siècle, la peinture de paysage se substituer progressivement à la peinture d'histoire afin de porter le grand récit de l'humanité dans ses tentatives de connaître et de façonner le monde. Un genre s'épuise, un autre s'épanouit afin d'explorer d'autres formes de représentation, et d'interrogations.
Lorsque le sculpteur français David d'Angers, contemplant La Mer de Glace dans l'atelier de Caspar David Friedrich, à Dresde, dit que le peintre est l'inventeur d'un genre nouveau, « la tragédie du paysage », c'est cela qu'il désigne. Cette manière, qui va traverser toute la période contemporaine, de faire du paysage le lieu de l'enfouissement et de l'émergence de l'histoire.
Parce que l'histoire devient un présent qui saute à la gorge - révolutions, guerres, massacres, génocides -, les artistes se tournent de façon privilégiée vers le paysage comme une forme capable d'accueillir l'innommable en son sein et d'exprimer ce qui aveugle, terrifie, ou fascine. Peintres, dessinateurs, photographes, de Goya à Sophie Ristelhueber, d'Otto Dix à Zoran Music et Anselm Kiefer, vont s'affronter au paysage comme à ce lieu où peut se manifester l'inquiétude de l'homme face à l'histoire. Mais aussi son désir, ses croyances, et sa liberté.
Ce sont les étapes de cette aventure de l'homme au monde que nous suivons dans cet ouvrage : paysages de ruines, paysages en guerre, paysages où l'on foule une histoire oscillant entre affleurement et invisibilité, paysages qui nous confrontent à l'indifférence du monde, sont quelques-uns des thèmes qui racontent les pérégrinations inquiètes de l'homme contemporain marchant dans le monde à la recherche de sa propre trace.
C'est enfin une méditation personnelle sur la nécessité qu'éprouvent tant d'artistes, aujourd'hui, d'avoir recours au paysage pour affronter ce que le XX° siècle nous a légué de plus terrible : l'anéantissement sans traces. Le paysage s'impose comme l'une des formes majeures, pudique et émouvante, de l'histoire contemporaine. -
Les Nymphéas de Claude Monet : une anthologie critique
Pierre Wat, Matthieu Léglise, Emma Cauvin
- CNRS
- 27 Mai 2021
- 9782271086600
J'ai mis du temps à comprendre mes nymphéas. Je les avais plantés pour le plaisir?; je les cultivais sans songer à les peindre... Et puis, tout d'un coup, j'ai eu la révélation des féeries de mon étang. J'ai pris ma palette... Depuis ce temps, je n'ai guère eu d'autre modèle.?» Ainsi Claude Monet (1840-1926), le pionnier de l'impressionnisme, explique-t-il l'origine de la plus longue et productive expérimentation picturale de sa carrière?: les Nymphéas, qui représentent près de trente années de sa vie, et plus de deux cent cinquante oeuvres. Des premières toiles exposées en 1900 jusqu'à l'installation à l'Orangerie en 1927 de sa «?grande décoration?», c'est le regard porté par ses contemporains sur les Nymphéas et les processus créatifs du peintre que nous restitue cette anthologie.
Journalistes, écrivains et collectionneurs tentent tous de décrire ces oeuvres inouïes, qui se dégagent peu à peu des règles communes de la représentation, et les confrontent parfois aux limites de leurs capacités descriptives?: «?Peut-on même appeler cela des tableaux???», s'interroge l'un d'entre eux. Certains privilégiés sont reçus dans l'atelier du maître, qui leur fait visiter son étourdissant jardin, et recueillent sa parole. Le «?pèlerinage à Giverny?», les entretiens accordés par le peintre et sa correspondance personnelle, pleine de doutes sur sa création, complètent et informent la réception par la critique de son grand oeuvre.
Grâce à ce regroupement inédit de textes élogieux, critiques, poétiques, déconcertés ou encore violemment réprobateurs, c'est l'aventure au long cours du cycle des Nymphéas, ce renouvellement du paysage opéré par Monet tel un tournant majeur de la peinture moderne, qui est retracée ici.
Anthologie établie par Emma Cauvin, Matthieu Léglise et Pierre Wat, historiens de l'art, spécialistes de la peinture des XIXe et XXe siècles.
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La couleur réfléchie : journal, essais, entretiens
Stephane Bordarier
- L'Atelier Contemporain
- 21 Avril 2023
- 9782850351129
Si Stéphane Bordarier s'enfonce dans le doute, c'est dans l'espoir de finir par tomber sur l'évidence étrange et déroutante d'une couleur, comme le « violet de mars ».
La couleur déborde les significations mutilées, ramène à l'inexplicable : «De la couleur il n'y a rien à dire, ou rien à tirer. Cruelle apparence du monde, et je ne sais qu'en faire. Inconscient. Couleur venue de l'inconscient, et qui me turlupine. » (26 février 1994) Cette fascination pour les couleurs semble aller de pair avec une attention pour ce qui nous entoure, ce qui défile quotidiennement, comme en attestent, au détour de certaines réflexions théoriques, de simples notations du temps qu'il fait, pluie, vent, neige. -
Legacy : Alberto Giacometti-Sophie Ristelhueber
Sophie Ristelhueber, Thomas Schlesser, Pierre Wat
- Éditions Fage
- 22 Septembre 2022
- 9782849757246
« Legacy » fait dialoguer des oeuvres anciennes, inédites?et de nouvelles productions de Sophie Ristelhueber?avec un ensemble d'oeuvres d'Alberto Giacometti. Reconnue mondialement pour son travail photographique sur la guerre, l'artiste propose ici une réflexion tout aussi importante mais moins connue, autour des traces de la mémoire familiale inscrites dans les lieux et objets de réminiscence. Cet ouvrage richement illustré permet de saisir la force et la singularité de ces oeuvres de l'intimité. Dans une approche teintée de mélancolie, Ristelhueber revisite l'un des sujets fondamentaux de l'artiste moderne, l'ambivalence entre la vie et la mort dans la représentation artistique.«Legacy» places old works, not previously exhibited and new productions of Sophie Ristelhueber side by side in dialogue with a series of pieces by Alberto Giacometti. Internationally renowned for her photographic work on war, the artist presents here a reflection as important but less well-known on the traces of family memory inscribed in places and objects of reminiscence. This richly illustrated book gives the reader the opportunity to discover the strength and singularity of her works on intimacy. In an approach tinged with melancholy, Ristel- hueber revisits one of the main issues the modern artist is concerned with, the ambivalence between life and death in art representation.
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Michelangélismes : la réception de Michel-Ange entre mythe, image et création (1875-1914)
Sara Vitacca
- Les presses du réel
- 3 Janvier 2023
- 9782378961770
Une exploration du mythe artistique de Michel-Ange, qui interroge les usages multiples et contradictoires du passé et les notions de réception, de filiation et de tradition qui s'y dévoilent.
Michel-Ange suscite un culte sans égal dans l'Europe de la fin du XIXe siècle. Les écrivains lui rendent hommage, ses oeuvres reproduites, ornent les maisons et les artistes rêvent de lui ressembler. De Gabriele D'Annunzio à Auguste Rodin, figures et réseaux propagent ce phénomène. Michel-Ange devient ainsi un formidable outil pour repenser l'image de l'artiste et la relation à la matière, pour explorer le potentiel subversif du corps nu et s'aventurer vers le sublime et le monumental. Ce livre emmène le lecteur sur les traces de ce mythe artistique qui traverse l'histoire du goût, l'imaginaire et la création de l'époque.
Le revival de l'artiste fait néanmoins émerger un débat animé sur les usages multiples et contradictoires du passé. Peut-on réellement refaire du Michel-Ange à l'aube du XXe siècle ? Où se situe la limite entre l'imitation et l'émulation, entre l'inspiration et le pastiche, entre la nostalgie et l'idéologie ? C'est finalement une réflexion plus ample sur les notions de réception, de filiation et de tradition que ces « michelangelismes » fin-de-siècle vont dévoiler. -
Vicky Colombet pratique la peinture à la façon d'un ensemencement. Ses tableaux, que l'on pourrait nommer paysages bien qu'ils restent résolument abstraits, sont faits de plis où la lumière se niche, entre enfouissement et éblouissement.
Un pli se forme, un pli s'ouvre, afin que quelque chose advienne, encore. Chaque tableau, qui naît d'un rituel intime, oscille entre mélancolie et renaissance.
C'est la beauté du monde, celle qui s'enfuit, celle qu'il est peut-être possible de sauver un peu, par la peinture comme manière de vivre, qui se donne là.
Vicky Colombet paints almost the way one might cultivate soil. Her paintings, which could be called landscapes even though they remain resolutely abstract, are made of folds in which light nestles, between burrowing and effulgence.
A fold is created, a fold opens, so that something can emerge.
Each painting, born of an intimate ritual, oscillates between melancholy and rebirth.
The beauty of the world, a fleeting beauty, of which some can be saved a little through painting as a way of life, gives itself over to her work.
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Maurice Denis : les chemins de la nature
Sylvie Patry, Isabelle Gaëtan, Claire Denis, Fabienne Stahl, Pierre Pinchon, Pierre Wat, Thierry Grillet
- OUEST FRANCE
- 7 Avril 2023
- 9782737388606
Maurice Denis (1870-1943) est un artiste aux talents multiples, peintre et décorateur, théoricien, fondateur du groupe des Nabis et rénovateur de l'art sacré. Il a toujours vécu à Saint-Germain-en-Laye, dans l'ouest parisien, et aimé la Bretagne où il acquit une maison de vacances à Perros-Guirec, en Côtes d'Armor. Le thème de la Nature permet d'embrasser l'essentiel des sujets qui ont fait sa notoriété, des figures au jardin aux récits mythologiques, en passant par les forêts et paysages d'Italie et d'ailleurs. Le peintre n'a eu de cesse de recueillir des émotions de nature, qui participent de son bonheur de vivre. Les arbres constituent un motif récurrent dans sa peinture, qui suscite le dialogue permanent entre art et nature, matériel et spirituel. Ardent défenseur de l'environnement sur ses territoires d'élection, il nous invite à goûter les « chemins de la Nature », titre de ce bel ouvrage truffé d'inédits, à paraître à l'occasion de l'exposition présentée au Domaine départemental de La Roche Jagu et au musée départemental Maurice Denis.
Catalogue de l'exposition qui aura lieu au domaine de la Roche-Jagu (22) du 6 mai au 1er octobre 2023 et au Musée départemental Maurice Denis de St-Germain-en-Laye à l'automne 2023. -
Photographe plasticien français, Antoine Schneck adopte très tôt les outils de prises de vues numériques dont il apprécie l'extrême qualité et le potentiel créatif. Son oeuvre se développe dès lors par séries, au fil des voyages, des envies, des projets, toujours sous le signe de la rencontre.
Pour ses portraits sur fond noir, il adopte à chaque fois la même démarche. Loin de tout exotisme, son but est d'approcher un visage de la manière la plus directe. Ses modèles sont invités à prendre place dans une tente translucide. Assis dans ce décor totalement neutre, protégé des sollicitations extérieures le sujet se détache sur un fond noir tandis qu'Antoine Schneck, invisible, opère de l'extérieur.
Outre ses portraits aux quatre coins du monde, ses photographies sur fond noir comptent aussi une série de chiens célèbres pour le Musée de la chasse et de la nature, d'oliviers millénaires, de soldats de la première guerre mondiale au sommet de l'Arc de triomphe à Paris et des gisants de la Basilique Saint-Denis pour le Centre des monuments nationaux.
Ces dernières années il a exploré d'autres techniques, notamment le collodion humide avec lequel il a fait une série sur les fleurs et les carburateurs. Il travaille en ce moment sur une nouvelle série de photographies d'artistes français dans leur studio en recomposant l'image et en démultipliant le sujet à travers l'espace.
Son travail d'artiste plasticien doit également beaucoup à des techniques glanées à travers l'histoire de la peinture classique, pour la lumière et les retouches à la palette graphique. -
Par une mise en récit sous forme de séquences, Useful Lies s'inscrit dans une continuité tout en renouvelant l'approche du photographe. Après Ensemble Seul, ce deuxième livre d'une collection qui, à terme, en comptera cinq (du noir au blanc), montre les dernières années de création de l'artiste.
S'il consacre sa quête de perfection technique, il apporte aussi une nouvelle facette à son expérimentation formelle. La répétition du procédé est ainsi toujours aux prises avec une recherche intime et personnelle mais cette dernière se teinte cette fois-ci d'une nouvelle lumière. La tension bascule vers la présence d'un espoir neuf (factice ?), incarné par une forme sphérique, spectrale, qui navigue d'image en image. Cette sphère est ce mensonge utile, cet optimisme candide hérité de la pensée positive qui s'impose à nous quand il s'agit d'oublier la tragédie du monde.
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Christine Crozat
Eric Mouchet, Olivier Delavallade, Maris Cantos, Matthieu Lelièvre, Pierre Wat, Pierre Thomé
- In Fine éditions d'art
- 8 Avril 2021
- 9782382030240
À l'orée d'une année 2021 qui verra le travail de Christine Crozat largement diffusé, cette première vaste monographie relate les trois dernières décennies du travail de l'artiste et arrive à point nommé. Fruit des envies et des efforts conjoints de l'artiste elle-même, de plusieurs centres d'art, de collectivités territoriales, de ses galeries, d'amis et de passionnés, cet ouvrage est le témoignage de l'amour que la société - pas seulement le monde de l'art et ses collectionneurs - voue à ses créateurs, et un hommage qu'elle leur rend, en reconnaissance du bonheur qu'ils nous procurent. Plus qu'une monographie consacrée à son oeuvre, ce livre, est, comme une part d'elle même, son oeuvre à part entière.
At this very beginning of 2021, a year during which the work of Christine Crozat will be widely disseminated, this first vast monograph recounts the past three decades of the artist's work and comes at an appropriate time. Resulting from both the desires and efforts of the artist herself, of several art centers, local authorities, of her galleries, friends and enthusiasts, this work is the testimony of the love that society - not only the art world and art collectors - dedicates to its creators, and is a tribute to them, in acknowledgement of the joy they give us. More than a monograph dedicated to her work, is like a part of herself, her work as a whole.
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Les nymphéas, la nuit ; Claude Monet
Pierre Wat
- Nouvelles éditions Scala
- Ateliers Imaginaires
- 30 Septembre 2010
- 9782359880359
Stefan Bergholz, un jeune journaliste d'origine polonaise, écrit à Claude Monet pour lui demander de le rencontrer mais essuie un refus. Monet âgé, mélancolique, souffre d'une cataracte qui altère sa vue. A force d'insistance, le journaliste parvient finalement à être reçu au domicile du peintre, à Giverny. II va même rester quatre jours en compagnie de Monet, ayant accès à la maison, au jardin et à l'atelier où le grand cycle des Nymphéas destiné à être offert à l'Etat français est en cours d'élaboration.
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La Petite Escalère. Jardin Haim
Marie-Laure Bernadac, Dominique Haim, Pierre Wat
- Norma
- 8 Octobre 2020
- 9782376660392
Dans les Landes, entre Bayonne et Peyrehorade, au bord de l'Adour, Jeannette Leroy, photographe, et Paul Haim, marchand d'art, créent dans les années 1970 un jardin de sculptures autour d'une modeste ferme, La Petite Escalère.
Avec l'aide du fidèle jardinier Gilbert Carty, au milieu de canaux, ponts, traverses de chemin de fer, arbres et fleurs, ils installent une cinquantaine d'oeuvres, souvent monumentales, d'artistes, tels Rodin, Maillol, Niki de Saint Phalle, Zao Wou-Ki, Françoise Lacampagne, Cárdenas, Mark Di Suvero, Léger, Matta, Zigor... Paul installait les sculptures et, pour les faire disparaître dans la nature, Jeannette plantait un arbuste, des rosiers, des dahlias, un chêne, un érable, un ginkgo, un noyer du Caucase... « Je ne veux pas que ce jardin devienne n'importe quoi ! », disait-elle.
Personne mieux que Paul Haim n'a évoqué la beauté envoutante de La Petite Escalère : « Le visiteur nonchalant passera de l'ombrage des barthes à la clarté du Moura, de la fraîcheur des fontaines à la touffeur de la forêt. Au détour d'un buisson, il se laissera surprendre par une présence insolite. Immuable. [...] Loin du monde effervescent, n'être plus rien, regarder courir les nuages, contempler les lieux du bonheur. » -
Buraglio écrit, en premier lieu, parce qu?il est un lecteur agissant, ayant fait de la lecture une activité au sens plein de ce terme, quelque chose qui engage le corps aussi bien que l?esprit. Car lire, dans ce cas, s?incarne en une série d?opérations nécessitant la participation de la main :
Souligner, recopier, annoter. Avant même de produire son propre texte, Buraglio, en peintre qu?il est dans chacun de ses actes, s?insinue physiquement dans la page tel un support qu?il lui faut marquer de traces afin d?y trouver sa place, et de pouvoir en faire quelque chose.
Citations et annotations sont le matériau même avec lequel Buraglio fabrique ses textes, qui sont, à cet égard, le produit de sa lecture. Ce qu?on lira dans le présent recueil ne cesse de témoigner de cette façon de pratiquer la lecture comme mise en ?uvre. Ainsi, parmi tant d?exemples, le texte sur Chardin est-il nourri de très nombreuses citations qui sont le fruit d?un double travail de relevé et de réemploi aboutissant à ce que nous lisons. Le stade le plus ultime de cette manière d?opérer se trouvant dans l?essai sur Poussin où Buraglio, revendiquant cette pratique comme un faire ? « Je recopie ce que j?ai lu? » ? livre, sans autre intervention de sa part que le choix et l?assemblage, un florilège de citations de Poussin.
Une telle pratique pose la question de l?usage de ce qui est d?abord une forme de collecte. Car ici, c?est un peintre qui lit, qui glane et qui réagit à ce qu?il trouve par le commentaire. Autrement dit quelqu?un qui lit non pas parce qu?il faut lire, mais bien parce que la lecture, comme d?autres activités humaines qui lui sont données de pratiquer, peut servir. Je veux dire par là que si la lecture mène à la fabrication du texte, ce dernier n?est pas le but ultime, mais une étape vers la peinture.
Ainsi, Buraglio se munit-il de mots pour étayer son travail de dessin et de peinture.
(?) L?écriture est une pratique indissociable du travail d?après?, en ce qu?elle est de façon primordiale travail analytique du regard. Dans la quasi totalité des textes de Buraglio, il s?agit d?abord d?écrire sur l??uvre d?un autre, pratique d?extraction consistant à aller de la chose vue au mot pour la dire, qui nécessite une capacité analytique non moins puissante que celle qui conduit l?artiste à dessiner d?après des peintures anciennes. Écrire c?est voir plus. C?est cela que mettent au jour ses écrits : que la confrontation aux ?uvres exige un exercice conjoint du regard et de la pensée. Et ici c?est bien le et qui compte comme affirmation du lien indéfectible de l?un et de l?autre. On comprend dès lors qu?il pratique l?écriture conjointement à la peinture et au dessin, tant ces médiums participent, en même temps, au même projet de vision.
Notes : ce terme revient sans cesse dans les écrits de Pierre Buraglio, désignant avec justesse l?élément central de sa syntaxe. Parce qu?il pointe le caractère réactif de son écriture, naissant souvent comme une prise de note sur, entre mémorisation et réaction. Mais aussi parce que ce mot, écrit au pluriel, dit bien la nature de ce matériau qui, telle une collecte de fragments, conserve même quand on l?assemble une trace de son hétérogénéité originelle.
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«Il y a beau temps que je rêve d'une sorte de vademecum qui, en volume réduit, contiendrait le bagage d'objets et de connaissances d'une stricte utilité pour la pratique comme pour la théorie de la vie».
Michel Leiris, Biffures.
«Le dogme est moins utile que la bouse de vache».
(Attribué à Mao-Tsé-Toung)
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Tout au long de son parcours de peintre abstrait, Frédéric Benrath (1930-2007) a poursuivi une quête plastique et spirituelle marquée par le romantisme allemand. Partant d'une gestualité agressive, il s'est ensuite attaché à décrire des lointains intérieurs dans lesquels il fait miroiter des jeux de lumière. Puis sa peinture s'est épurée jusqu'aux confins du monochrome, en des oeuvres d'une rare subtilité, parfois présentées en diptyques ou en triptyques. Passionné par la littérature Frédéric Benrath a bien connu Michaux, Char, Butor, Gombrowicz entre autres , par la musique contemporaine, par le cinéma ou encore la philosophie, l'artiste a nourri sa pratique de la confrontation avec d'autres disciplines.
Les huiles sur toile, acryliques, le plus souvent sur carton ou papier, estampes et livres d'artiste de Benrath ont été présentés dans des galeries parisiennes, telles Karl Flinker ou Daniel Gervis, et étrangères (Allemagne, Belgique, Grande Bretagne, USA). L'oeuvre s'est néanmoins trouvée assez vite en butte à des malentendus, quand elle n'a pas été comprise à contresens. Les avant-gardes successives qui ont animé la seconde moitié du xxe siècle et les partis pris d'une critique engagée n'ont pas contribué à une appréciation sereine de certains parcours plus profonds que spectaculaires.
C'est pourquoi la publication d'une monographie présentant l'oeuvre de Frédéric Benrath dans ses différents aspects et ses principales composantes mérite de retenir l'attention. L'analyse menée par Pierre Wat inscrit le peintre dans la tradition et rend hommage aux contributions subtiles et puissantes que Benrath a apportées à l'édifice de l'art contemporain. Une biographie détaillée, appuyée sur une recherche documentaire fouillée, inscrit la trajectoire du peintre dans le contexte des années 1960-2000. Plusieurs annexes établies par des spécialistes liste exhaustive des expositions personnelles, principales expositions collectives, bibliographie des écrits publiés de l'artiste, principaux articles ou publications critiques sur l'oeuvre en font un outil de référence incontournable.
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Henri Michaux ; "le dessin est exorcisme"
Pierre Wat
- Galerie Berthet-Aittouares
- 15 Juin 2018
- 9782490315000
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Histo.art n.10 : croisements : actualité de la recherche en histoire de l'art du XIXe siècle
Pierre Wat
- Editions De La Sorbonne
- Histo.art
- 31 Mai 2018
- 9791035100711
La recherche est un chemin, une façon de traverser un champ et de dessiner en son sein des parcours inédits. Quatorze jeunes chercheurs tracent ici des chemins qui parfois s'entrecroisent, s'accompagnent, voire se confrontent. La réunion de leurs contributions rend visible de nouvelles manières de traverser le XIXe siècle, ouvre des perspectives, dit l'importance de certaines méthodes, et la fécondité du domaine exploré.
Mythe de l'artiste, usages du passé, relation du texte à l'image, critiques d'art, sont quelques-uns de ces croisements. Leur intitulé dit bien l'ambition qui porte ceux qui témoignent ici de leur recherche : envisager l'histoire de l'art comme un carrefour disciplinaire, ouvert aux enjeux actuels d'une approche culturelle et sociale de l'art. Manière de remettre en tension les productions du passé et les questions d'aujourd'hui.
Cet ouvrage, préparé sous la direction de Pierre Wat, est le dixième volume de la collection "Histo.Art", présentant les travaux de l'Ecole doctorale Histoire de l'art de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
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Le monde de Fred Deux
Collectif, Sylvie Ramond, Pierre Wat
- Lienart
- Monographies
- 5 Octobre 2017
- 9782359062236
Cet ouvrage, catalogue de l'exposition du musée des Beaux-Arts de Lyon, rend hommage au grand dessinateur et poète Fred Deux (1924-2015). Un parcours monographique, richement illustré, qui réunit une importante sélection de dessins et livres uniques, permettant de retracer la création de l'artiste de 1949 à 2012 et d'en restituer le monde polyphonique.
Dessinateur, poète oral, écrivain, auteur sous le pseudonyme de Jean Douassot d'un livre culte, La Gana , Fred Deux est un artiste singulier, irréductible aux modes et aux courants. Cet autodidacte, né dans la cave d'une maison bourgeoise, à Boulogne- Billancourt, au sein d'une famille ouvrière, n'a eu de cesse, comme il le disait, de passer : passer à travers le mur de la cave pour accéder à la vie qui appelle et qui brûle. Passer les frontières entre les arts afin, en allant du dessin au mot écrit, de la page au magnétophone face auquel il se racontait dans une sorte de rêverie sans fin, d'explorer toujours plus avant l'inconnu en lui. Passer et faire passer : s'effacer peu à peu dans le dessin, afin que cela soit la vie-même qui passe et se donne.
Des dessins dits de la Kleepathologie , faits à Marseille à la fin des années 1940, à l'oeuvre ultime, en passant par les jalons majeurs de ce travail - Otages , Spermes noirs et Spermes colorés , Autoportraits , dessins monumentaux des années 1980, livres uniques où la ligne se fait en même temps trait et mot - c'est le monde de Fred Deux qui se donne à voir et à traverser. Des objets façonnés par l'artiste ou collectionnés par lui telles des présences nécessaires - pour les objets issus des arts premiers - viennent faire écho à l'oeuvre graphique et inscrire celle-ci dans le chemin d'une vie.
Est ainsi dévoilée la cohérence profonde d'une oeuvre, qui, dès le départ, pose telles deux matrices les outils qui la façonneront :
La ligne et la tache.
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Dans L'Atelier de Paul Rambié - puisqu'il s'agit de fait des oeuvres réalisées et conservées dans l'atelier parisien -, c'est la très longue carrière d'un peintre âgé de cent ans mais toujours actif, qui est évoquée avec une focalisation sur les trente dernières années : de l'expressionnisme évident de ses portraits et autoportraits, en passant par des oeuvres dites « musicalistes » par l'artiste lui-même, jusqu'à ce large ensemble très empreint du mysticisme et de la foi qui l'anime.
Car Paul Rambié, qui a toujours vécu de sa peinture, a orienté sa réflexion picturale vers l'expression du sacré.
Et pour servir cet ambitieux projet, il a travaillé principalement l'huile pour la richesse de sa matière, la subtilité des couleurs souvent sourdes et sombres ou subtilement éclairées.